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Sur la Route des hommes célèbres : La marquise de Sévigné

La marquise de Sévigné (1626-1696). © ph. DR

Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné est l’un des plus grands écrivains de la littérature épistolaire française. Bien que née à Paris où se trouve sa maison natale, place des Vosges, elle fit au cours de sa vie plusieurs voyages en Bourgogne. Elle se rendit notamment dans le château d’Epoisses et dans celui de Bourbilly. Mme de Sévigné est également la cousine du fameux Bussy-Rabutin qui vécut lui-même en Bourgogne, à Bussy-le-Grand.

Une enfance heureuse
Née le 5 février 1626, elle perd son père à l’âge d’un an. Ce dernier est tué dans l’Île de Ré en combattant les Anglais lors du siège de La Rochelle.
Quelques années plus tard, la “pauvre petite pouponne”, comme l’appelait sa grand-mère, perd alors sa mère. Elle est recueillie par ses grands-perents et vit une enfance heureuse auprès d’eux. La tutelle de la jeune fille est remise, à la mort de ses grands-parents à la famille de son oncle maternelle, Philippe de Coulanges, abbé de Livry.
La petite fille grandit et devient une séduisante jeune femme qui dispose d’une dote considérable.
Elle épouse le Marquis Henri de Sévigné en 1644 et lui donne deux enfants : Françoise en 1646 et Charles en 1648.

Une vie dans les Salons
La Marquise partage son temps entre la Bretagne et Paris. A Paris,elle fréquente les membres de l’Hôtel de Rambouillet. Construit sur la demande de la Marquise de Rambouillet vers 1604, il est le lieu d’importantes rencontres littéraires.
Mme de Sévigné se lie avec La Rochefoucault, le Cardinal de Retz, Fouquet. La vie que mène le couple et joyeuse et légère, mais de courte durée puisque la jeune femme va perdre son époux lors d’un duel et se retrouver veuve à 25 ans.
Elle décide alors de s’installer définitivement à la capitale. Elle ne se remariera pas et décide de profiter de son veuvage pour se consacrer à la vie mondaine et surtout à l’éducation de ses enfants.
Elle a un amour maternelle sans borne pour Françoise même s’il n’est pas toujours réciproque.
Tout au long de sa vie, Mme de Sévigné préféra se consacrer à sa famille plutôt qu’à trouver un second mari. Elle eu pourtant de nombreux courtisans. Elle fut cependant et pour certain une amie fidèle. Elle pardonna même à Bussy-Rabutin ses écrits désobligeants à son égard.

Les “Lettres”, son Å“uvre
Sa fille, Françoise épouse en 1669 le comte de Grignan, qui va être nommé par Louis XIV Lieutenant général et envoyé en Provence. La jeune femme suit son mari dans le sud de la France.
La marquise de Sévigné va vivre très difficilement cette séparation. Elle entame alors avec cette dernière une correspondance qui se poursuivra pendant 25 ans.
Sans prendre part à la polémique qui divise les littéraires qui se questionnent pour savoir si Mme de Sévigné a écrit ou non dans le but d’être publiée, on peut néanmoins affirmer que l’auteur a choisi un genre en plein essor au XVIIème siècle. En effet, le roman par lettres se développe en Europe. Les “Lettres portugaises” de Guilleragues (1669) ont donné le ton.
Ses “Lettres”, vont garder une place à part dans la littérature. et devenir l’un des recueils les plus considérables du XVIIème siècle. Il s’agit d’abord d’un document historique de premier ordre.
Elle décrit la vie et les mœurs de ses contemporains, fait découvri au lecteur la Cour, la capitale et la province avec une force et une vérité semblable à celle d’un Saint-Simon. Ce qu’elle rajoute, surtout, c’est un aspect humain très marqué et elle sait décrire mieux que personne les caractères des personnalités qu’elles fréquentent.
Son style surprend, saisi, amuse. Ses contemporains appréciaient ses écrits.
Ils commencèrent à être connus à partir de 1696 grâce à la publication des “Mémoires” de Bussy-Rabutin, qui en avaient publiées plusieurs.

Madame de Sévigné en Bourgogne
Le château d’Epoisses conserve des souvenirs du passage de mme de Sévigné. Elle était aussi une habituée du château de Bourbilly, qui se situe à quelques kilomètres de là. Cette grande bâtisse était la propriété des Rabutin et par conséquent de sa grand-mère. Il est également connu pour avoir été “le château de Mme de Sévigné”, car la marquise y séjourna à plusieurs reprises. C’est un lieu remarquable qui mérite qu’on lui accorde une visite soignée.
Le château d’Epoisses est un lieu chargé d’histoire et tout aussi admirable. Au XVIIème siècle, Mme de Sévigné était amie avec Guillaume de Guitaut, propriétaire du lieu. Elle lui avait d’ailleurs adressé plusieurs lettres et il aimait la recevoir chez lui.
Dans la salle à manger, entre les fenêtres, le visiteur reconnaîtra un portrait de Mme de Sévigné. La marquise était aussi invitée à se rendre dans le Grand Salon, lieu de récéption où passa également le Grand Condé. Enfin, sur place, se trouve aussi la chambre de la Marquise avec son lit à baldaquin rouge, son plafond qui représente la flore de Bourgogne (XVIIème siècle) et sa galerie de portraits où figurent le prince de Conti, frère du Grand Condé et protecteur de Molière et Guillaume de Guitaut, ami de la Marquise.

En savoir plus. Pour aller sur le site du château d’Epoisses cliquer ici Pour aller sur le site du Château de Bourbilly cliquer ici
A lire :
"Lettres" Mme de Sévigné GF Flamarion (poche) ;
Roger Duchêne est sans doute l’un des plus grands spécialiste de Madame de Sévigné.
Trois ouvrages :
Madame de Sévigné ou la chance d’être femme, Fayard, 1982, rééd. 2002 ;
Naissance d’un écrivain : Madame de Sévigné, Fayard, 1996 ;
Chère Madame de Sévigné, Découvertes Gallimard, 1995, rééd. 2004.

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