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Nicolas Rolin, le bâtisseur des Hospices de Beaune


Le parcours de Nicolas Rolin est exceptionnel. Homme d’état puissant, craint et très considéré par ses contemporains, il vécut également 80 ans, fait rare pour l’époque. L’un de ses plus célèbres engagements fut celui de donner naissance aux Hospices de Beaune par l’acte du 4 août 1443. Retour sur sa vie.

Un politicien malin

Nicolas Rolin est né à Autun, dans la maison où se trouve l’actuel Musée Rolin en 1376. Sa famille est bourgeoise et aisée. Il devient rapidement un avocat renommé à tel point que Jean Sans Peur, Duc de Bourgogne décide de le prendre à son service pour le nommer avocat auprès du Parlement de Paris en 1408. Il se lie rapidement d’amitié avec le duc de Bourgogne au point qu’il lui demande d’être le parrain de son premier fils. Plus tard en 1422, Philippe le Bon le nomme Chancelier Rolin et l’année suivante Chevalier. Il lui offre une place importante à ses côtés et très lucrative. Rolin est un politicien malin et un précieux allié pour les dirigeants de l’époque. C’est ainsi qu’il commence à acquérir des biens immobiliers et des terres. Il obtient ce qu’il désire souvent grâce à son habile talent de négociateur. Rolin va prendre part à tous les traités de son temps. Son éloquence, son culot parfois, son érudition et son caractère intransigeant lui permettront de se maintenir 40 ans dans les plus hautes les sphères du pouvoir.

Un couple fondateur des hospices de Beaune

Nicolas Rolin fut également un mécène renommé qui ne tourna jamais le dos à sa ville natale. Alors que la Guerre de Cent Ans n’est pas encore achevée et que Beaune souffre de famine et de maladie, que ses habitants sont terrorisés (par la bande sanguinaire des Ecorcheurs) et déclarés indigents, Nicolas Rolin et son épouse, Guigone de Salins décident de créer un hôpital pour les pauvres. Le 4 août 1443 naît l’Hôtel-Dieu de Beaune et en janvier 1452, l’hôpital accueille ses premiers patients.

Un lieu exceptionnel

Découvrir L’Hôtel Dieu, c’est découvrir un véritable “palais pour les pôvres”, un lieu exceptionnel. Rolin avait voyagé en Flandres et il s’inspira de l’architecture des hôpitaux qu’il avait vue là-bas. Le visiteur remarquera ses façades gothiques, ses toits vernissés, tapissés de figures géométriques aux couleurs flamboyantes. Une splendeur architecturale. Le monument historique rayonne sur la ville de Beaune. On peut découvrir son musée, ses trois cours, ses dépendances, son bastion du XVème siècle et ses centaines de mètres de caves conservant notamment la réserve particulière de vin des Hospices. Dès sa fondation, Nicolas Rolin va doter l’établissement de meubles, de tapisseries et de multiples objets qui constituent aujourd’hui un fonds remarquable. Si les Hospices de Beaune restent longtemps après leur visite dans l’esprit des visiteurs, d’autres découvertes sont à faire concernant le patrimoine du Chancelier Rolin. Ses fameux châteaux, dont nombreux sont en ruines figurent néanmoins de sa richesse et de sa puissance. Pas facile de les répertorier, encore plus compliqué de les dénicher. Mais, lors d’une promenade, entre Autun et Beaune, nul ne vous empêchera de vous renseigner...

En savoir plus. A lire : l’ouvrage Le Chancelier Rolin, ambition, pouvoir et fortune en Bourgogne paru aux Editions de l’Armançon de Marie-Thérèse Berthier et John Thomas Sweeney. Ils consacrent une fascinante biographie à Nicolas Rolin. Elle est réalisée à partir de documents originaux d’époque. Les deux auteurs ont ainsi été parmi les premiers à révéler que le Chancelier Rolin menait une vie trépidante et mouvementéeet ont longuement expliqué que ce personnage est surtout passé à la postérité pour avoir été le bâtisseur des Hospices de Beaune, lieu connu internationalement aujourd’hui.

Nicolas Rolin et Les Hospices de Beaune ©DR.

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